Des histoires sur le quartier d’Amara

Des histoires sur le quartier d’Amara

Je vais vous faire visiter avec l’imagination une partie de la ville que d’habitude ne reçoit pas des touristes et qui paraît intéressant de découvrir. Des petites histoires qui ont marqué la vie de ceux qui nous ont précédé, et contribué ainsi à donner au quartier son aspect et son caractère actuels. Vous allez trouver ci-dessous des faits et des anecdotes que je n’ai appris que récemment, quoique je sois née et que j’aie toujours vécu dans ce quartier, Amara.

 

L’origine du nom « Amara »

Dans le passé, une grande partie des habitants de ce qu’on appelle maintenant « San Sebastián » ont été des fermiers qui avaient leurs fermes sur les nombreuses collines qui entourent la ville. Dans le Pays Basque, le nom de la ferme a toujours été très important et souvent on connaissait ses habitants par le nom de la ferme plutôt que par leur nom de famille. Beaucoup de nos rues, avenues et quartiers portent le nom d’une « baserri » (ferme en basque) déjà disparue. Dans notre cas, la ferme « Amara » se trouvait dans le lieu-dit « Amara Viejo », à côté de la rue Easo.

 

Le quartier y il a plus de 100 ans: ce qu’on ne voit plus

 

           – Les marais

Presque tout le quartier se trouve sur les anciens marais du fleuve Urumea. Jusqu’aux années 40, les gens venaient chasser des canards et des palombes…. On les a séché pendant plusieurs décennies depuis le début du XXème siècle, avec du sable qu’on sortait de l’autre côté du fleuve lorsqu’on y construisait la « banlieue » de l’époque, Gros.

           

 

          – Les pêcheurs de civelles

Dans les marais, les fermiers devenaient des pêcheurs et profitaient des marais pour ramasser de crevettes et pêcher des civelles. Apparemment, il y en avait plein. Tellement, que sur les contrats signés par les « morroi » (les travailleurs engagés par les fermiers), ils exigeaient de ne pas avoir de civelles dans leur repas plus de deux fois par semaine. Difficile à imaginer aujourd’hui, quand on les voit à 700 euros le kilo dans le marché!

 

          – De l’aqueduc à l’usine à gaz

À l’endroit qu’on appelle « Morlans » se trouvait un aqueduc construit au XVIIème siècle et qui conduisait l’eau obtenu des ruisseaux qui descendaient par les collines et s’accumulait dans un réservoir pour la transporter après jusqu’à la ville. Aux fontaines du Boulevard de nos jours. Plus tard, vers la fin du XIXème siècle, une usine à gaz sera inaugurée comme symbole de modernité et prospérité. Il en reste comme souvenir, son vieux gazomètre et l’édifice de la salle de sport de l’école qu’on trouve maintenant à sa place.

         

          – Le funiculaire de Mr. Gardoqui

Mr. Wenceslao Gardoqui pourrait être le personnage d’un roman. Né à San Sebastián, il est parti en Argentine pour faire sa fortune et on peut dire qu’il a bien réussi! Il a passé sa vie entre les deux pays. Il s’est fait construire une belle maison sur la colline de Puio avec, et voici le petit détail, un funiculaire pour descendre en ville! Construit en 1913, il est disparu quelques ans plus tard et il n’en reste que les rails cachés par la végétation.

 

Ces quatre petites histories ne sont que des exemples qui nous montrent comment ce quartier et la vie de ses habitants ont changé en très peu de temps. Si vous voulez approfondir dans la connaissance des coins moins connus de San Sebastián, venez nous joindre à la visite guidée « De Palais en Palais » qu’on offre tous les après-midis de la semaine, à 16h00.